Tout aussi emblématique que les affaires de l’autoroute Aliénor ou la privatisation de la RN21, la LVG du Sud-ouest traduit la même avidité à faire porter par l’ensemble de la population le cout de l’accélération d’une minorité. Sans compter que les couts finaux sont toujours nettement plus importants que prévu, que ce soit de manière directe par dépassement de budget, que de manière indirecte par la diminution de la disponibilité des voies de transports pour tous les autres usagers, pourtant majoritaires.
Une triple peine, en somme pour l’ensemble de la population qui, elle, voit ses déplacements contrariés par les nouvelles infrastructures dont l’accès lui est prohibitif, qui porte le poids de l’endettement et surtout qui, via les PPP, se voit en plus devoir rembourser les pertes d’exploitations des opérateurs privés. Bien sûr, toutes ces ponctions financières, dans le cadre de budgets publics contraints, voire déclinants, se font au détriment d’autres investissements publics dont le plus grand nombre a besoin : santé publique, éducation, solidarité, infrastructures de proximité, etc.
L’affaire semblait pourtant mal emmanchée pour le gouvernement. Il veut réaliser le « Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest » (GPSO), qui consiste à réaliser deux nouvelles lignes à grande vitesse entre Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse (Reporterre vous en a parlé ici). Mais la commission d’enquête publique a rendu un avis défavorable en mars 2015. Une première pour un projet de cette ampleur. Dans le rapport de la commission, les critiques ne manquent pas. Des impacts environnementaux « insuffisamment pris en compte » ; un besoin de LGV « non partagé » (« Aucune catégorie, même les entreprises, n’est majoritairement favorable au projet », est-il écrit) ; des alternatives « insuffisamment explorées » ; un budget très important (9,5 milliards d’euros), dont le financement n’est pas assuré, une rentabilité très incertaine, etc.
Source : Le gouvernement lance une LGV absurde dans le sud-ouest, l’opposition se lève