Si la France reste le premier exportateur mondial de foie gras, sa balance commerciale est de moins en moins excédentaire : le solde positif s’est écroulé, de 57 millions d’euros en 2015 à 23 millions en 2016, en raison de la chute de la production après l’épisode de vide sanitaire pratiqué lors de la première épizootie de grippe aviaire en 2016. Tandis que les exportations diminuaient de 18% entre 2015 et 2016, les importations, notamment de Bulgarie, augmentaient de 32% (source Cifog).
Le foie gras hexagonal se relèvera-t-il de cette crise majeure qui passe quasiment inaperçue ? Le modèle français de production industrielle est-il complètement à revoir comme le préconise le Ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, sur le départ ? Cette crise serait-elle l’occasion de réorganiser et de délocaliser la production, comme le redoutent certains ? Le malaise perceptible chez les acteurs de la filière laisse transparaître une autre interrogation : la grippe aviaire, toujours hors de contrôle, et ses conséquences, ne serait-elle pas, par certains aspects, le révélateur des errances d’un modèle agricole productif mondialisé ? Certains se gavent-ils sur le dos des canards ?
Source : Grippe aviaire : le foie gras du Sud-Ouest, malade de l’agro-industrie ? – Rue89 Bordeaux